LA RÉALISATION SONORE POUR LE THÉÂTRE
VERSION «ALLÉGÉE » POUR UNE DIFFUSION HORS UNIVERSITÉ (Thierry BALASSE)
2 éme partie (suite)


II - C / LES RÉSULTATS

    56 personnes étaient présentes pour cette expérience.

    Les résultats seront exploités comme suit:

    On reporte sur un tableau récapitulatif les réponses données par les spectateurs. On n'écartera aucune valeur aberrante du fait de la faible étendue de l'échelle choisie, et du nombre de spectateurs inférieur à 100. L'exploitation reposera sur la moyenne de la somme des valeurs reçues, pour tenir compte de la notion d'échelle, et du signe de la valeur.

    L'échelle choisie, de -3 à +3, nous permet d'évaluer d'une part une appréciation globalement positive ou négative, et une échelle de jugement plus ou moins élevé dans cette appréciation. On n'offre pas la possibilité de réponse neutre ( 0 ) pour éviter le "refuge" de l'absence de prise de position. Toutefois, certaines personnes ont placé un croix entre - 1 et + 1 pour l'une des questions. Dans ce cas, la valeur comptée est 0.
    Pour dépouiller les résultats et bénéficier le plus possible de l'échelle de départ, il convient de réaliser dans un premier temps une moyenne des résultats: on additionne les valeurs cochées par les spectateurs pour une question, et on divise par le nombre de questionnaires au total. On obtient ainsi une valeur moyenne, situant le point de vue de l'ensemble des spectateurs sur la question posée. Ce chiffre ne pourra être considéré comme représentatif de l'avis de chacun que Si l'on constate une forte proportion de réponses individuelles proche de cette moyenne. On comptera donc à chaque fois le nombre de réponses individuelles proches de la valeur moyenne. On écartera les réponses s'éloignant d'un écart de plus de 2 de la valeur de l'échelle la plus proche de la valeur moyenne. Enfin, on comparera les valeurs moyennes pour chaque type de sonorisation.

    Les tableaux proposés reprennent le nombre de réponses par proposition (de -3 à +3), puis annoncent la moyenne obtenu pour l'ensemble des spectateurs. Je précise ensuite le nombre de réponses considérées comme proche de la moyenne, pour évaluer la correspondance entre cette moyenne établie et les avis individuels. On pourra également se référer à l'étalement des réponses:
on peut considérer qu'une moyenne est véritablement représentative Si une forte proportion des réponses sont rassemblées autour d'une ou de deux valeurs de référence. Dans le cas contraire, l'exploitation des résultats devra tenir compte du fait que les spectateurs ont appréciés très différemment l'aspect analysé.
    Rappelons ici que ce qui nous intéressait dans cette expérience est principalement la comparaison des résultats obtenus pour les sonorisation i et 3. La sonorisation 2 a été ajoutée à l'expérience pour deux raisons: d'une part pour montrer que l'apport de la sonorisation 3 est bien la cohérence de localisation et non la simple baisse d'un niveau sonore. La sonorisation 2 sera donc au même niveau que la 3. Par ailleurs, parce que ce type de sonorisation commence a être employé au théâtre et en sonorisation de conférence. Cela permettra donc de montrer les limites de son utilisation. On verra que la présence de cette sonorisation permet de mettre en évidence des résultats non prévus dans mes hypothèses de départ.

1/ Votre appréciation globale du spectacle. il vous a paru agréable:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Désagréable
Nombre de réponses-3 1 0 2
Nombre de réponses-2 0 6 3
Nombre de réponses-1 5 11 1
Nombre de réponses+1 29 19 18
Nombre de réponses+2 15 19 21
Nombre de réponses+3 6 1 11
Agréable
Moyennes :
1.23 0.66 1.43
Réponses proches :
49 50 50

    On voit ici que le spectacle 2 est nettement inférieur. Par contre, les spectacles 1 et 3 sont appréciés, avec une petite préférence pour celui sonorisé par la méthode respectant la cohérence spatiale.

2/ Votre appréciation de l'écoute du texte, confortable:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Peu
Nombre de réponses-3 0 2 3
Nombre de réponses-2 5 9 4
Nombre de réponses-1 6 10 7
Nombre de réponses+1 16 12 15
Nombre de réponses+2 22 17 20
Nombre de réponses+3 7 6 7
Très
Moyennes :
1.16 0.54 0.93
Réponses proches :
45 35 42

    On voit ici que la deuxième sonorisation est jugée nettement moins confortable que les autres. Par contre, il semble qu'une bonne sonorisation conservant la cohérence puisse être jugée confortable, malgré un niveau de diffusion de 9 dB SPL inférieur. La préférence pour la première sonorisation n'est pas étonnante et correspond aux hypothèses de départ: la sonorisation classique amène a priori un confort auquel sont habitués les spectateurs. Il sera donc particulièrement intéressant de rapprocher ce résultat de ceux sur l'attention et l'implication.

3/ Vous pensez avoir entendu le texte totalement:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Partiellement
Nombre de réponses-3 0 0 2
Nombre de réponses-2 1 6 2
Nombre de réponses-1 6 9 4
Nombre de réponses+1 13 7 13
Nombre de réponses+2 18 17 18
Nombre de réponses+3 18 17 17
Totalement
Moyennes :
1.70 1.27 1.54
Réponses proches :
49 41 48

    On obtient ici des résultats ambigus, ce qui peut être lié à la question elle-même. On peut tout de même noter que la sonorisation 2 garde sa position très inférieure. Pour le reste, il sera préférable de se concentrer sur les résultats des questions proches des mêmes notions d'attention et d'implication.
    On retrouve le même type d'écart entre la sonorisation 1 et 3 que pour la question précédente.

4/ La partie musicale a été interprétée avec émotion:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Peu
Nombre de réponses-3 1 0 1
Nombre de réponses-2 1 3 2
Nombre de réponses-1 4 6 7
Nombre de réponses+1 23 24 15
Nombre de réponses+2 22 20 23
Nombre de réponses+3 5 3 8
Beaucoup
Moyennes :
1.30 1.09 1.27
Réponses proches :
48 50 46

    C'est sans doute le résultat le plus décevant: en effet, pour ce qui est de l'émotion musicale, les spectateurs ne prononcent pas de préférence. Toutefois, on constate que la sonorisation 3 presque égale à la sonorisation 1, et que Si elle apporte d'autres avantages, elle peut être préférable.

5/ La diction de la comédienne était bonne:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Mauvaise
Nombre de réponses-3 0 0 0
Nombre de réponses-2 1 6 5
Nombre de réponses-1 5 7 6
Nombre de réponses+1 15 20 12
Nombre de réponses+2 27 17 26
Nombre de réponses+3 8 6 7
Bonne
Moyennes :
1.54 0.95 1.23
Réponses proches :
50 43 45

    Cette question servait de référence pour les questions concernant l'attention. il est important de constater que la sonorisation 1 et la 3 obtiennent des résultats très proches. Si la diction est jugée de même niveau pour les deux sonorisations, c'est bien le système de sonorisation qui sera cause d'une différence d'appréciation pour le reste. On note tout de même un plus pour la sonorisation 1. Cette différence peut s'expliquer soit par une influence du son sur la sensation d'une bonne diction, soit par une diction qui était effectivement meilleure. Mais les autres résultats des questions concernant l'implication et l'attention vont dans l'autre sens, ce qui les rend encore plus probants. Il faut ajouter que, comme le montre les commentaires aux questions finales, la comédienne était un peu moins bien placée par rapport au micro, ce qui peut expliquer ce résultat

6/ La salle vous a paru avoir une acoustique bonne:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Mauvaise
Nombre de réponses-3 0 2 2
Nombre de réponses-2 8 5 2
Nombre de réponses-1 6 14 8
Nombre de réponses+1 24 19 19
Nombre de réponses+2 17 13 18
Nombre de réponses+3 1 3 7
Bonne
Moyennes :
0.70 0.43 1.04
Réponses proches :
47 46 45

C'est un résultat important, à rapprocher de celui sur la présence ou non de sonorisation. il montre qu'on peut donner la sensation qu'un espace a une meilleure acoustique grâce à une sonorisation discrète et respectant au maximum le son de départ et ses caractéristiques.

7/ Le texte a été dit avec de l'émotion:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Peu
Nombre de réponses-3 2 2 1
Nombre de réponses-2 5 5 3
Nombre de réponses-1 11 8 7
Nombre de réponses+1 25 24 23
Nombre de réponses+2 12 16 18
Nombre de réponses+3 1 1 4
Beaucoup
Moyennes :
0.45 0.63 0.98
Réponses proches :
48 48 48

    C'est un des résultats majeurs de cette expérience, et qui demande une analyse particulière puisque qu'il n'est pas le même que celui obtenu pour la musique. il conviendra d'analyser ensuite d'où peut provenir cette distinction voix / musique. Toutefois, on voit ici que la sonorisation 3 peut permettre aux comédiens de mieux transmettre leur émotion, dimension essentielle au théâtre. Autre particularité du résultat, la sonorisation 2 se trouve cette fois placée avant la 1. Si cela se confirme pour d'autres notions, il sera important de noter que ce type de sonorisation est préférable à la 1 en cas de sonorisation de voix.

8/ A la lecture du texte. vous avez eu la sensation de ne vas avoir toujours écouté. d'avoir "décroché" :
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Souvent
Nombre de réponses-3 6 3 2
Nombre de réponses-2 10 11 7
Nombre de réponses-1 16 10 5
Nombre de réponses+1 10 11 10
Nombre de réponses+2 10 15 21
Nombre de réponses+3 4 6 11
Rarement
Moyennes :
-0.21 0.32 1.07
Réponses proches :
36 32 42

    C'est là encore un résultat majeur de cette expérience, d'autant plus important que les écarts sont grands. Ils montrent que la troisième sonorisation est préférable pour l'attention soutenue du spectateur, qui a la sensation de mieux suivre le texte. On retrouve ici des résultats meilleurs pour la sonorisation 2 par rapport à la première.

9/ Le spectacle vous a paru :
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Court
Nombre de réponses-3 4 3 5
Nombre de réponses-2 7 6 9
Nombre de réponses-1 20 7 14
Nombre de réponses+1 15 20 13
Nombre de réponses+2 9 13 11
Nombre de réponses+3 1 7 4
Long
Moyennes :
-0.18 0.70 0.00
Réponses proches :
42 40 36

    Cette question avait pour but essentiel de détourner l'attention du spectateur des buts réels de ce questionnaire. Elle ne correspondait pas à une hypothèse majeure de cette recherche.
    Toutefois, on peut noter que la sonorisation 2 amène une sensation de longueur nettement marquée par rapport aux autres, et que le fait de respecter une cohérence spatiale avec la sonorisation 3 permet de retrouver une sensation de longueur proche de celle éprouvée lors de la première séquence.

10/ La sonorisation vous a paru bonne:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Mauvaise
Nombre de réponses-3 1 4 3
Nombre de réponses-2 8 9 4
Nombre de réponses-1 6 12 8
Nombre de réponses+1 18 12 10
Nombre de réponses+2 18 17 16
Nombre de réponses+3 4 2 14
Réponse 0 : 1
Bonne
Moyennes :
0.73 0.18 1.05
Réponses proches :
47 43 41

    Ce résultat est à rapprocher de celui de la question 1. Il montre que la sonorisation 3 bien réalisée peut correspondre au goût du public, Si on lui donne le choix et Si elle est réalisée dans de bonnes conditions techniques.

11/ Le niveau sonore vous a paru puissant:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Peu
Nombre de réponses-3 1 2 8
Nombre de réponses-2 11 15 13
Nombre de réponses-1 13 22 13
Nombre de réponses+1 20 16 15
Nombre de réponses+2 10 1 4
Nombre de réponses+3 1 0 1
Très
Moyennes :
0.09 -0.71 -0.66
Réponses proches :
43 53 43

    On ne peut pas dire que la cohérence spatiale peut donner la sensation d'un accroissement de niveau. Les résultats obtenus ne sont pas assez marqués pour une réelle affirmation.

12/ Vous vous êtes senti impliqué dans le spectacle:
 
Sono1  Sono2  Sono3 
Peu
Nombre de réponses-3 11 5 2
Nombre de réponses-2 8 15 7
Nombre de réponses-1 15 18 13
Nombre de réponses+1 18 12 19
Nombre de réponses+2 3 6 14
Nombre de réponses+3 0 0 1
Réponse 0 : 1
Beaucoup
Moyennes :
-0.71 -0.70 0.30
Réponses proches :
50 45 46

    Nous avons la encore un résultat majeur de cette expérience. D'autant plus que seule la troisième sonorisation obtient une appréciation positive. Malgré la diction jugée similaire en 1 et 3, c'est la troisième sonorisation qui permet la meilleure implication des spectateurs.

13/ Le spectacle était sonorisé:
 
 
Texte 1
Musique 1
Texte2
Musique 2
Texte 3 
Musique 3
Oui
56
56
56
56
56
19
Non
0
0
0
0
0
37

    Les spectateurs se sont laissés tromper en forte proportion (66 %) par la troisième sonorisation pour la musique, qui je le rappelle était de même niveau objectif que la 2. La différence obtenue pour le texte provient du niveau supérieur à celui de la musique, nécessaire à une bonne compréhension du texte.

Résultats de la dictée:
 

SONORISATION 1:    164 ERREURS
soit une moyenne de 2,9 erreurs par personne

SONORISATION 2:    179 ERREURS
soit une moyenne de 3,1 erreurs par personne

SONORISATION 3:    119 ERREURS
soit une moyenne de 2,1 erreurs par personne

    Cette partie du questionnaire appelle un commentaire sur la façon de l'interpréter. On a donc proposé trois dictées de mots inventés, toutes les trois composées de mots empruntés au même texte. il est évident que d'autres paramètres que la sonorisation peuvent amener des distorsions dans la façon de retranscrire par écrit un mot entendu. Toutefois, on peut supposer que ces paramètres interviendront de la même manière dans les trois cas de figure, et que les différences obtenues seront bien le fruit de la seule modification apportée: le type de sonorisation. Un dernier paramètre peut nous échapper, le fait qu'une des listes de mots soit plus difficile à retranscrire qu'une autre, de part la fréquence de résonances difficiles pour l'oreille. il s'agit bien là de la limite principale de cette question. On vérifiera donc que les résultats obtenus présentent des écarts proches de ceux obtenus aux autres questions portant sur l'attention.
    Le principe sera donc de compter le nombre de mots retranscrit d'une façon qui ne peut pas être lue de la même façon que la comédienne.
    Le fait que les résultats de la dictée soient différents de ceux pour la question sur la sensation de "décrocher" doit être analysé: cela montre que la dictée met en avant une autre facette de l'attention: les spectateurs ne peuvent pas ne pas entendre un mot, puisque on leur demande expressément d'écouter une dictée. Dans ce cas, ce n'est plus la sonorisation 1 qui est la moins performante, mais la 2, qui malgré une volonté d'attention de la part des spectateurs permet plus difficilement de comprendre les mots prononcés, alors que la chaîne électroacoustique utilisée est la même.

14/ Avez vous des remarques à faire sur le spectacle?

Les remarques faites dans le cadre de cette question ainsi que la suivante ne sont pas retranscrites ici. On notera simplement que la sonorisation 3 amène uniquement des commentaires positifs, ce qui n'est pas le cas des deux autres.

15/ Avez vous des remarques à faire sur la technique son du spectacle?

On constate ici que le public ressent les problèmes de localisation du son pour les deux premières sonorisations.
Par ailleurs, on peut noter quelques remarques sur la qualité variable du son pour le texte dans la sonorisation 3.
Cela est du à un déplacement effectif de la comédienne par rapport au micro qui a amené une perte de précision
effective du son de sa voix sur une bonne partie de la lecture.

II - D / L'ANALYSE DES RÉSULTATS / VALIDATIONS

L'ATTENTION

LA SONORISATION 2 EST JUGÉE COMME ÉTANT LA MOINS CONFORTABLE

    Si on prend pour valeurs de référence les résultats obtenus pour les questions 2 et 5, concernant le confort de l'écoute du texte et la diction de la comédienne, on peut faire le constat suivant: Si on considère la sonorisation 2, qui repose sur une répartition des sources de diffusion dans la salle, permettant un niveau global de diffusion plus faible mais également réparti dans la salle, ceci sans respecter toutefois la cohérence de spatialisation, on constate qu'elle est jugée bien moins confortable que les deux autres.

    Or cette solution est de plus en plus souvent celle retenue pour la sonorisation des lieux de conférences ou pour certaines sonorisation des voix au théâtre.

LA PRÉFÉRENCE A PRIORI POUR UN SON PUISSANT

    Par ailleurs, on note que les deux autres sonorisations, la i qui correspond à un système classique de diffusion, puissant mais non spatialisé et la 3, moins puissant (9 dB de moins) mais respectant la localisation dans l'espace, amènent toutes les deux une sensation de confort positive, avec un plus pour la sonorisation 1. Ce résultat soutient l'hypothèse de départ: Si on interroge les spectateurs sur la notion de confort, ils préfèrent un son puissant, qui correspond aux habitudes actuelles de sonorisation.

    Ce constat, même s'il ne permet pas de conclusion directe, est important pour la suite de l'analyse, de même que celui concernant la diction de la comédienne: les résultats montrent qu'elle a été ressentie comme meilleure pour la première partie du spectacle. Cela pourrait sembler aller à l'encontre de nos hypothèses. Toutefois, il s'agit ici d'une question faisant entrer en ligne de compte la comédienne elle-même, qui a pu modifier un peu son phrasé. Dans ce cas, on n'interroge pas le spectateur sur sa sensation, mais on lui demande de se prononcer sur une qualité de la comédienne elle même.

    Quoiqu'il en soit, ce résultat qui place légèrement en avant la première partie permet de prendre réellement en compte les résultats obtenus pour les questions concernant l'attention. Si les spectateurs expriment un sentiment qui place la sonorisation 3 en tête alors que la diction en était jugée moins bonne, les résultats n'en sont que plus probants.

SENSATION D'ATTENTION ACCRUE GRÂCE A LA COHÉRENCE EN SPATIALISATION

    Le faible résultat obtenu par la sonorisation 2 montre le trouble qu'amène une sonorisation non localisée, qui "détache" le son des mots des lèvres de la comédienne, et rend la sensation de qualité de diction moins bonne. Rappelons que de récents travaux ont montré que dans la compréhension du langage, les mots ne sont pas les seuls éléments importants, mais que le mouvement des lèvres à également son rôle. Si le son perçu n'est pas en liaison direct avec les lèvres, le message peut être moins bien perçu.

    Nous allons voir que pour une diction jugée meilleure dans la partie 1, les spectateurs sont plus attentifs dans la partie 3, comme le montrent les résultats des questions 3 et 8: Pour la question 3, portant sur la sensation d'avoir entendu le texte partiellement ou totalement, les résultats sont meilleurs pour la sonorisation 3. De même, on voit par les résultats que les spectateurs ont la sensation d'avoir rarement "décroché" de la lecture dans la troisième partie. On note donc que pour une diction jugée un peu inférieure dans la partie 3 que dans la partie 1, on obtient de meilleurs résultats en écoute réelle du texte grâce au système de sonorisation conservant la cohérence spatiale.

    Cela confirme que l'on peut appliquer à ce domaine précis les récentes théories sur le partage d'attention: "Est-il possible de faire attention à plus d'une source d'information à la fois? Si tel est le cas, nous devrions pouvoir partager notre attention et suivre deux programmes présentés en simultané. Dans ces conditions d'attention partagée, la performance est grandement détériorée. (...)Partager son attention semble plus facile Si les Informations parviennent par des canaux sensoriels différents, bien que la performance soit moins bonne que celle obtenue dans les situations d'attention sélective." (Weill - Barais, 1993, p121).

    Dans le cadre d'une sonorisation de spectacle, on peut obtenir de meilleurs résultats sur le spectateur en utilisant une sonorisation respectant la cohérence spatiale son - vision. "Dans l'étude de l'attention, il est maintenant nécessaire de tenir compte des modalités d'entrée d'information, de traitement et de production de réponse pour expliquer la performance." (Fortin, 1989, p103). On touche dans notre cas aux modalités d'entrée de l'information, qui semble facilitée quand le système son mis en place reproduit les conditions naturelles d'écoute, comme elles auraient lieu dans une salle ayant une bonne acoustique, sans sonorisation. Les résultats obtenus à la question 8 sont particulièrement probants et confirment ce point de vue.

MOINS DE PERTE D'ATTENTION GRÂCE A LA COHÉRENCE SPATIALE

    On note que pour la sonorisation 1, la moyenne des réponses à la question sur la sensation de "décrocher" est du côté négatif, et que les spectateurs ont donc l'impression d'avoir "décrocher" lors de la lecture. Pour la sonorisation 3, on passe à une moyenne positive, assez élevée. L'écart des résultats et le fait de passer d'une appréciation négative à une appréciation positive fait de ce résultat l'un des plus significatifs. il faut noter l'étalement des réponses assez important pour la sonorisation 1, qui montre que les avis sont assez partagés. Toutefois, il n'en reste pas moins que c'est la sonorisation 3 qui permet au spectateur de mieux écouter le texte, sans sensation de "décrochage".

    Enfin, ces résultats se trouvent confirmés par ceux obtenus dans la dictée de mots. La moyenne du nombre d'erreurs par spectateur est nettement inférieure pour la sonorisation 3 que pour les deux autres. Et là encore, c'est la deuxième sonorisation qui obtient la plus mauvaise moyenne. Il est à noter que ces résultats sont peut être atténués par une donnée que je n'avais pas prévue: il est question ici de cohérence entre le visuel et l'auditif Mais pour cette dictée, il est tentant pour les spectateurs de conserver le regard sur la feuille, et de ne pas lever les yeux vers la comédienne.

    Un autre moyen d'évaluation, obligeant les spectateurs à conserver pendant la dictée les yeux fixés sur la source sonore aurait apporté d'autres résultats, peut être encore plus probants par une quasi disparition des erreurs grâce à la sonorisation 3. Je pense que les écarts obtenus, tout de même significatifs viennent également de la notion d'implication, que nous verrons tout à l'heure, qui a continué à faire effet pendant les dictées, malgré cette perte du support du visuel pendant la dictée elle-même.

L'ÉMOTION

L'ABSENCE DE DIFFÉRENCE CONCERNANT LA SENSATION D'ÉMOTION POUR LA MUSIQUE

    Pour évaluer Cet aspect, il faut se référer aux résultats des questions 4 et 7. Les résultats de la question 4 montrent une appréciation sensiblement égale pour les spectacles i et 3. L'appréciation en retrait de la question 2 montre que le type de sonorisation peut influencer cette sensation d'émotion d'un spectacle. Mais globalement, on ne retrouve pas les résultats espérés. On ne peut donc en tirer aucune conclusion.

UNE ÉMOTION PLUS GRANDE POUR LE TEXTE GRÂCE A LA COHÉRENCE EN NIVEAU ET EN SPATIALISATION

    Par contre, la même question posée pour le texte montre un écart net entre les différentes sonorisations. C'est la troisième lecture qui a été ressentie comme dite avec le plus d'émotion. On note également que la deuxième sonorisation obtient un résultat meilleur que la première. Dernière remarque, les schémas des questions 7, 8 et 12 montrent le même type de répartition.

    Dans ces trois cas, on obtient comme "classement" des spectacle: 3, 2, 1. Ce qui confirme que le spectacle sonorisé avec la troisième méthode amène une amélioration nette en ce qui concerne l'écoute d'un texte. Cela montre aussi que la deuxième sonorisation est déjà un progrès, pour ces paramètres, par rapport à la première.

    Ceci peut expliquer le choix de certains sonorisateurs impliqués dans la conférence ou la sonorisation de voix au théâtre de travailler en multidiffusion. Mais il ne faut pas oublier les schémas obtenus à toutes les autres questions, qui placent systématiquement le deuxième spectacle en retrait.

    Finalement on peut déduire de tout cela que la troisième sonorisation amène une meilleure perception de l'émotion des comédiens au sein d'un spectacle, aspect particulièrement important pour le théâtre. Les limites de ce résultats seront toutefois précisées dans le chapitre suivant. Quoiqu'il en soit, Si l'on admet ces résultats, comment peut-on expliquer cette différence d'appréciation pour le texte et la musique?

QUELQUES PRÉCISIONS SUR LES DIFFÉRENCES DE RESULTATS ENTRE MUSIQUE ET TEXTE

    Je crois qu'il faut tenir compte de la référence de base du spectateur. En matière de musique, nous ne sommes plus habitués à entendre les instruments de musique de façon acoustique. Les concerts sans sonorisation se font en effet très rares, et les occasions d'entendre un instrument en direct également. De ce fait, notre référence n'est plus le son de l'instrument lui même, mais sa retranscription par le disque, la radio ou la télévision, c'est à dire un son amplifié et totalement séparé de l'image.

    On peut ajouter à cela le progrès notable qu'a amené le numérique: on peut aujourd'hui écouter à des niveaux assez élevé, sans entendre de bruit de fond. Le niveau d'écoute domestique a donc augmenté. A tel point qu'une personne qui a l'habitude d'écouter de la musique classique, ressent souvent des difficultés à bien entendre lorsqu'elle se rend dans une salle de concert. il n'est plus étonnant alors de constater que le spectateur apprécie une sonorisation de concert reproduisant les conditions d'écoutes haute fidélité que lui procure son équipement personnel.

    Pour la voix, on obtient une appréciation légèrement supérieure. Mais dans ce cas, notre référence de base reste la voix directe. Malgré nos nombreux systèmes de communication (téléphone, télévision et autres), nous avons encore énormément l'occasion d'entendre le son des voix en acoustique. Ce son direct, acoustique, est donc notre référence lorsque nous nous retrouvons en spectacle.Il est donc normal que nous obtenions des résultats confirmant les hypothèses de départ pour la voix, et non pour la musique.

L'IMPLICATIQN

    En faisant référence aux résultats analysés ci-avant, et en leur ajoutant ceux de la question 12, on note une nette préférence pour le spectacle sonorisé avec la troisième méthode. Les résultats de la question 12 sont même très significatifs puisqu'il montre une appréciation positive uniquement pour le spectacle 3. Cette notion d'implication, de facilité de rentrer en contact avec une forme artistique est particulièrement importante pour le théâtre. On ne peut pas négliger ces résultats qui montrent de façon nette qu'une sonorisation classique, semblant amener la voix aux oreilles du spectateur et le rendre ainsi plus réceptif provoque en fait l'effet inverse, et le rend moins prêt à recevoir le message esthétique proposé.

    Il faut également se rappeler que ce résultat est obtenu malgré une appréciation de la diction de la comédienne jugée meilleure lors du premier spectacle. Bien sûr, ce résultat est à appliquer dans une forme théâtrale "classique". il n'est pas question de dire qu'aucun spectacle ne doit utiliser de système de sonorisation ne respectant pas la localisation spatiale. Certains spectacles de Bob Wilson utilisent ce principe là. Mais on entre alors dans une esthétique tout à fait particulière. Le propos est ici de montrer que Si on doit sonoriser un spectacle à cause de la mauvaise acoustique d'un lieu ou de son volume trop grand, on doit soigner ce travail et tenir compte de la localisation spatiale des voix, sous peine de créer une distance entre le spectateur et le spectacle lui-même, ce qui est nuisible à son appréciation.

D'AUTRES RESULTATS

On vient donc de voir les résultats principaux, correspondant aux hypothèses de départ de cette recherche. Mais certains résultats annexes méritent que l'on s'y attarde:

L'IMPRESSION D'AMELIORATION ACOUSTIQUE.

    Pour cet aspect des choses, je me réfère aux résultats de la question 6 bien sûr. Les trois sonorisations s'étant déroulées dans le même local, l'acoustique du lieu aurait dû être ressentie de façon identique. Pourtant, les résultats sont différents, selon le type de sonorisation. Je crois qu'il ne faut pas seulement voir ici une incompréhension des spectateurs sur le terme acoustique. ~ est vrai que les résultats sont assez proches de ceux obtenus pour la question 10 sur la qualité de la sonorisation.

    Mais comment peut-on juger de la qualité acoustique d'un lieu? Essentiellement par la comparaison entre ce que l'on perçoit ou croit percevoir du son réel de la source et la façon dont ce son est renvoyé par les différentes parois de la salle. Dans le cas d'une sonorisation simple, avec deux haut parleurs placés au niveau de la scène, comme c'est le cas pour la sonorisation 1, le son qui arrive à l'oreille des spectateurs est celui des enceintes et des nombreuses réflexions sur les murs de ce même son, assez puissant à l'origine. On entend donc particulièrement bien les éventuels défauts de la salle.

    Dans le cas d'une sonorisation de type 2, avec des hauts parleurs placés autour du public, on pourrait croire que l'on obtient un meilleur contrôle de l'ensemble du son parvenant aux oreilles des spectateurs. Ce qui est effectivement le cas, puisque le son global étant moins puissant, les défauts de la salle sont moins excités par la sonorisation, et sont masqués par le son des enceintes elles-mêmes. Mais le fait de ne pas respecter la cohérence spatiale empêche d'apprécier l'effet de précédence que j'ai déjà décrit, et que l'on retrouve dans des conditions naturelles d'écoute.

    Ce n'est qu'avec la sonorisation 3, reprenant les qualités de la deuxième mais ajoutant le respect de la localisation des sources que l'on peut donner la sensation d'une amélioration de l'acoustique de la salle. A tel point que dans certains cas, le spectateur ne se rend pas compte de la présence d'un système de sonorisation, comme nous allons le voir maintenant.

L'IMPRESSION D'ABSENCE DE SONORISATION

    On constate par les résultats que 66% des spectateurs ont cru que la partie musicale du troisième spectacle n'était pas sonorisée. Pourtant, les mesures témoignent d'un gain en niveau de 9 dB SPL, ce qui est un accroissement sensible. (Une oreille normale perçoit un écart de 1/2 dB. Une augmentation de 10 dB correspond à la sensation d'intensité doublée). Cette illusion provient du principe même de la sonorisation, qui tente de reproduire ce qui se passe dans une salle ayant une bonne acoustique: le son perçu par le spectateur est celui de la source elle même et celui des réflexions sur les murs. Dans le cas de notre sonorisation, le son est toujours celui de l'instrument, plus celui des enceintes, mais retardé, comme le serait le son provenant du mur situé au même endroit.

    Ce principe de sonorisation, appliqué dans certaines grandes salles de concert en Allemagne s'apparente donc plus à une simulation d'acoustique de salle qu'à une sonorisation classique. Le fait de ne pas avoir la sensation d'intermédiaire technique joue certainement un rôle dans la façon dont le spectateur appréhende le spectacle, et donc dans les résultats que nous avons analysés plus haut.

    Pour finir, il nous reste les résultats de la question 9, que nous n'avons pas encore utilisés dans nos analyses. mais les proportions obtenues ne correspondent pas au schéma habituel rencontré dans les résultats des autres questions, et je préfère donc ne tirer aucune conclusions de cette question.

II - E / LES LIMITES

    Je me rends compte à présent que certaines questions englobent les deux parties du spectacle. Par exemple pour la question sur l'implication, on ne peut pas savoir quelles sont les parts prises par la voix et la musique. il aurait sans doute été intéressant d'effectuer deux expériences totalement séparées. Une portant sur la sonorisation musicale, l'autre sur la sonorisation de voix.

    Les résultats concernant l'attention sont assez probants et se recoupent de façon logique entre eux. ils confirment les récentes théories sur l'attention partagée et amènent peut-être de nouveaux éléments de travail. Pour l'émotion, le nombre de questions étaient très restreint. Il serait donc certainement intéressant de continuer à réfléchir sur cet aspect, par des systèmes d'évaluation plus précis et plus variés.

    Enfin, dans mon soucis de montrer l'importance de la relation cohérente entre le visuel et l'auditif de mon point de vue de technicien son 'j'ai négligé un aspect qui pourrait pourtant amener des conclusions importantes: On aurait pu évaluer l'apport pour le visuel de cette cohérence et non uniquement pour le sonore. Cet apport commence à être étudié par les psychologues: "Ainsi, le stimulus sonore exerce un effet facilitateur sur les mécanismes visuels lorsqu'il est produit dans la même région de l'espace que le stimulus lumineux." (Caston, 1993, p195).

    Peut-être peut on montrer que dans le cadre d'un spectacle, une sonorisation bien faite peut aider à la concentration du spectateur sur les événements visuels qui lui sont proposés. Un travail reste à faire dans cette direction.

CONCLUSION

L'EVOLUTION DU THEATRE ET DES METHODES DE SONORISATION

    On constate une tendance de plus en plus présente au théâtre qui consiste à sonoriser la voix des comédiens. il semble en fait qu'il se passe le même type d'évolution que pour le music-hall. Comme je l'ai déjà fait remarquer, on est passé, dans le domaine de la chanson, de spectacles qui n'étaient jamais sonorisés à des représentations faisant systématiquement appel à la sonorisation, ce dans des salles de même type. Si les choses évoluent de la même façon, on arrivera à ne plus entendre la voix directe des comédiens. Or, on vient de voir par l'expérience mise en place les risques que cela comporte. S'il me parait hélas difficile de revenir en arrière en ce qui concerne les concerts, il serait bon je crois de rester vigilant pour le théâtre, qui perdrait alors une de ses caractéristiques essentielles. Et Si on se place dans une optique de progrès, il faut alors tenir compte des dangers mis en avant et utiliser des systèmes de sonorisation suffisamment travaillés pour respecter la sensation qu'amène un son acoustique.

    C'est ce que met en avant l'expérience réalisée: il faut, Si l'on doit sonoriser une spectacle vivant et Si on désire transmettre au mieux l'émotion et le sens du texte, faire attention au respect de la cohérence spatiale. Cela demande qu'on ne transfère pas les techniques de diffusion classique au domaine du théâtre mais que l'on tienne compte de sa spécificité: le rapport direct entre le comédien et les spectateurs. Au contraire, il faudrait songer à appliquer cette même méthode de sonorisation aux concerts qui le permettent, c'est à dire aux musiques faisant appel à des instruments sonnant de façon acoustique.

    Pour cela, il faut changer les habitudes, et ramener le public à une écoute de spectacle différente de son écoute domestique haute fidélité. Mais, c'est un des résultats essentiels de cette expérience, il semble qu'il y soit prêt, et que Si on lui propose une sonorisation cohérente, il lui prête un même intérêt qu'une sonorisation habituelle. Et le fait qu'elle lui permette de mieux profiter du message sémantique et esthétique proposé doit faire pencher la balance du côté d'un renouveau de la sonorisation de théâtre et plus largement du spectacle vivant, fondée sur un principe de simulation de salle.

    Enfin, les commentaires obtenus pour la première et la deuxième sonorisation montrent que les spectateurs remarquent effectivement les problèmes d'incohérence (même s'ils ne l'expriment pas ainsi), et qu'ils en sont gênés.

LA CONFIRMATION DES RECENTES RECHERCHES SCIENTIFIQUES

    Par ailleurs, cette expérience permet de confirmer, voire de prolonger les différentes recherches menées sur les liens entre le visuel et l'auditif au niveau du cerveau. Par différentes expériences menées en laboratoire, on pouvait commencer à pressentir que les fonctions visuelles et auditives présentaient des liaisons assez fortes, et ayant des conséquences sur l'attention de l'homme. Les résultats de cette expérience vont dans ce sens et montrent de façon assez nette que le spectateur est plus attentif, plus réceptif à une information Si on respecte une certaine cohérence entre les données visuelles et auditives. Dans le cas contraire, on retrouve les mêmes difficultés d'appréhension que dans des situations d'attention partagée. La particularité étant qu'ici, les spectateurs n'étaient pas soumis à deux informations différentes arrivant par des canaux de réceptions différents, mais deux informations identiques, simplement délocalisées. Cela met en avant l'importance de la spatialisation dans l'audition et l'attention.

L'APPLICATION DANS LES AUTRES DOMAINES

    Ce résultat est essentiel en ce qui concerne le théâtre ou la sonorisation de certains concerts de musique acoustique. Mais il est un autre domaine dans lequel il faudrait l'appliquer. J’ai récemment été amené à conseiller un responsable du service audiovisuel de l'armée de l'air, qui voulait améliorer la sonorisation des ses salles de conférences. Il se plaignait d'avoir constaté un manque d'attention de la part de l'assistance, alors que les sujets traités étaient censés les intéresser au plus haut point. Sa réaction consistait à vouloir augmenter le niveau. Une visite de ses équipements m'a permis de constater que les enceintes étaient placées de telle manière que la voix arrivait de côté, alors que les intervenants étaient face au public. Je pense que les résultats obtenus dans cette étude devraient être pris en compte pour ce type d'installation, et que les communications faites par les conférenciers gagneraient sans doute en efficacité.

    Un autre domaine concerné est la sonorisation des églises. La remarque faite plus haut sur l'évolution du music-hall est valable pour les messes religieuses. On voit de plus en plus d'églises sonorisées par des systèmes de multidiffusion, proche du principe de notre sonorisation n°2.

    Je me souviens avoir été le témoin d'un ami lors d'un mariage dans une grande église parisienne. Le prêtre parlait dans un micro, et l'attention générale paraissait dissipée, comme en témoignaient les nombreux bavardages de l'assistance. Un problème technique vint troubler la cérémonie par une série de petits parasites dans le système de sonorisation. Gêné, le prêtre demanda alors de la couper, et repris son sermon en acoustique naturelle. Je fut marqué par l'attention qui survint alors. L'assistance devait tendre l'oreille, mais les yeux revinrent sur l'homme d'église, et les conversations disparurent. La mise en place de systèmes de sonorisation proches de celui décrit dans l'expérience en phase 3 permettrait d'allier technologie et attention des auditeurs.
 
 

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